Le Pouliguen : l’artiste franco-colombienne Mona en résidence au Musée Bernard Boesch

Les oeuvres abstraites et colorées de l'artiste autodidacte sont présentées au public jusqu'au 29 octobre, du jeudi au dimanche.

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La petite maison nichée dans les pins du musée Bernard Boesch, havre d'inspiration et de création, accueille depuis le 5 octobre une artiste à la personnalité généreuse. Poussez la porte, elle vous entraînera dans son univers où harmonie des sensations et couleurs, souvenirs de paysages et animaux lointains, se conjuguent dans des oeuvres inspirées par ses émotions. Rencontre avec une artiste qui peint les instants heureux.

« Dans chaque tableau, il y a un morceau de moi »

Mona, de son nom d'artiste, est née à Bogota, et a passé toute son enfance en Argentine. Installée depuis 25 ans en France, elle a gardé de son continent d'origine le goût d'une végétation folle et luxuriante, et de longues marches dans la nature qui l'inspirent. « J'ai beaucoup été dans la jungle… Dans cet univers gigantesque et majestueux à la fois. Dans les montagnes… La forêt là-bas, c'est énorme et géant… Avec une luminosité si particulière » évoque-t-elle. Attentive aux visiteurs, elle saisit chaque instant où elle peut partager et transmettre ne serait-ce qu'une petite part de toute l'énergie qui l'anime et se retrouve dans ses peintures. « Je suis dans le tableau, il représente tout ce que je ressens au moment ou je suis en train de peindre. Dans chaque tableau, il y a un morceau de moi » explique-t-elle de son accent chantant.

« Peinture et mental sont liés »

Mona a travaillé durant près d'un an sur cette résidence. « Je ne me suis pas imposé de pression. J'ai peint avec beaucoup de passion et beaucoup d'amour. Le mental et la peinture sont liés. Quand je ne suis pas dans un bon état d'esprit, je préfère m'arrêter » explique-t-elle. Les formes arrondies ou les lignes cassées, les symétries et perspectives, les animaux que l'on devine, becs ou oreilles dressés, les visages comme des masques indigènes géants qui vous observent et vous suivent de leur regard déformé dans un étrange rituel… Les formes géométriques s'habillent de bleus et verts profonds. « Il faut sentir, que la couleur te fasse voyager, mais c'est mon interprétation personnelle… Ensuite, chacun doit s'approprier le tableau » souhaite avant tout Mona.

Laisser sa part

La spontanéité est un trait du caractère de Mona. On la devine dans les formes lancées avec inspiration sur la toile. Elle se retrouve dans ses échanges avec les visiteurs .« J'ai senti, chez l'une des premières personnes à s'être attardée ici, une sensibilité commune. J'ai observé son regard. Et sans réfléchir, je l'ai invitée à entrer dans le tableau,  à apporter sa part, en y signant un mot » explique-t-elle en montrant du doigt l'une de ses peintures. « Je vais inviter chaque visiteur à en faire de même. Je ne sais pas encore ce que j'en ferai après » poursuit-elle. Mona conservera comme un petit morceau de tous ses visiteurs, un cadeau offert qui rejoindra sa part à elle.