Festival du Film Politique de La Baule : partage et discussions au coeur de la première édition

Les membres du jury ont échangé leur différentes visions et sensibilités, avant de récompenser des films et documentaires aux thématiques collées à la société.

© Festival de la Fiction et du Documentaire Politique

Le Festival de la Fiction et du Documentaire Politique de La Baule s'est achevé le samedi 7 octobre par une cérémonie de clôture présentée par le journaliste et écrivain Michel Field, accompagné du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Le choix des films lauréats a pu donner lieu à des échanges riches et nourris, entre des membres du jury triés sur le volet. Et cette première édition reste une belle promesse de débats encore possibles, entre des personnalités aux opinions politiques parfois diamétralement opposées.

Un hymne à l'amitié

« Ce festival est aussi un hymne à l'amitié » a insisté Michel Field sur la scène du cinéma Le Gulf Stream de La Baule, en direction de son ancien collaborateur et ami de 30 ans, Jérôme Paoli, co-organisateur du festival avec Anne-Catherine Mendez. « Tu m'as fait engager, et 27 ans après, c'est moi qui te fais travailler » lui a-t-il répondu non sans une pointe d'humour. Et c'est bien la tonalité de cet échange qui est ressortie tout au long du festival, un festival à taille humaine nourri avant tout par le partage des idées. « Sur ce thème commun de la politique, on peut apporter autant de sensibilités différentes. Et des discussions, il y en a eu beaucoup » a ajouté le président du jury Gabriel Le Gomin avant que Eric Dupond-Moretti ne débute la remise des prix.

13 membres du jury

Il y avait du beau monde à La Baule le week-end dernier. Surtout présents dans les salles obscures, les membres du jury ont été parfois aperçus arpentant l'avenue de Gaulle par petits groupes, apparemment plongés dans des débats passionnées. Le Jury Fiction politique était composé d'Elie Chouraqui, Najat Vallaud-Belkacem, Georges-Marc Benamou, Géraldine Danon et Armelle. Côté Jury Presse & Médias Politiques, Pascal Perrineau, Solenn de Royer, Cyril Graziani, Yannick Urrien, et Catherine Ivanichtchenko sont tombés d'accord sur leur lauréat à distinguer. Enfin, le Jury Documentaire Politique réunissait Aïssa Maïga, Mario Stasi, et Christophe Castaner.

Les documentaires primés

Le Prix du Jury Documentaire a été décerné au film Love it was not de Maya Sarfaty. L'histoire d'une rescapée d'Auschwitz, Helena Citron, protégée par un officier SS tombé amoureux d'elle. Une trentaine d'années après, sa femme lui écrira en Israël où elle s'est installée, afin qu'elle témoigne en faveur de son mari lors de son procès à Vienne. « Une oeuvre magistrale qui capture, prend aux tripes, manie les archives de façon implacable, qui parle d'une femme, de son droit à la vie et à l'amour (…) qui pose des questions essentielles de morale et d'éthique » a insisté Aïssa Maïga lors de la remise du prix. Le public pouvait lui-aussi voter à la fin de chaque séance. Il a choisi de récompenser le documentaire Les Présidents face à la société de Pauline Pallier.

Les fictions récompensées

Le film HLM Pussy a reçu le Prix du Jury Presse et le Prix du Public dans la catégorie Fiction. Les 3 jeunes filles Amina, Djeneba, et Zineb, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l'agresseur de l'une d'entre elles. Entre sauver leur amitié, ou céder face aux pressions, leur choix sera difficile. « Ce film politique aborde de grandes questions, pas à travers la haine, mais avec une vision plus positive (…) où il est question de la violence sexuelle, et du poison des réseaux sociaux chez la jeunesse, (…) c'est aussi un merveilleux film sur les valeurs fondamentales de l'amitié et l'amour » a commenté Pascal Perrineau au cours de la cérémonie. Le jury fiction a quant à lui préféré L'Enlèvement de Marco Bellochio, « Une forme de chef d'oeuvre où la mise en scène est un point d'orgue de l'art cinématographique » a apprécié Elie Chouraqui. Celui-ci a tenu à partager un deuxième coup de coeur du jury, le film La Hija de Todas la Rabias de Laura Baumeister. « Ce film nous a saisis dès la première image. Il s'agit en plus d'un film nicaraguéen, le 5ème seulement dans la production cinématographique du Nicaragua, et qui plus est tourné par une femme » a-t-il ajouté.

Le maire de La Baule déjà impatient d'accueillir une deuxième édition

Franck Louvrier était incontestablement dans son élément au milieu des hommes et femmes politiques et des médias invités au Festival. Des personnalités qu'il a déjà croisées bien des fois au cours de sa carrière auprès des dirigeants. Le maire de La Baule s'est également réjoui de la présence du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « Il fallait un invité exceptionnel, le bon homme à la bonne place, un ministre courageux, et qui a même fait du cinéma. C'est un honneur de le recevoir ici à La Baule. Et s'il peut y avoir une deuxième édition, on est candidat » a-t-il d'ores et déjà assuré sur la scène du festival. La suite au deuxième épisode en 2024.